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À quelle vitesse les élèves écrivent-ils en cursive?


écriture cursive scolaire
La vitesse à laquelle les élèves écrivent pose souvent des questions aux enseignants et aux parents. "Ecrit-il assez vite?" est une question qu'on me pose souvent. La réponse que j'aimerai faire est "Assez vite pour quoi faire?" Prendre des notes rapides sous la dictée? Recopier un texte? Ecrire un cours au propre?

Pour prendre des notes au collège ou au lycée, l'élève est sous contrainte de temps, et la lisibité de l'écriture cursive s'en ressent souvent. Pour beaucoup de productions écrites d'élèves, rapidité et lisibilité sont antinomiques (mais pas toujours, certains écrivent très lentement sans que la qualité ne soit au rendez-vous)

La vitesse d'écriture est un enjeu :
  •  pour l'enseignant qui souhaite réduire la durée des phases de prise de notes pour pouvoir continuer la partie active de son cours (ou simplement pouvoir effacer le tableau pour continuer... je le sais, j'ai aussi été enseignante) 
  • pour l'élève qui ne souhaite pas être celui qui ralentit le groupe par sa prise de notes tardive 
  • pour l'élève encore, car ses notes manuscrites sont souvent son principal support de révision 
  • pour l'élève toujours, qui doit écrire suffisamment vite et facilement pour être en mesure d'écouter et de comprendre son professeur
  • pour les parents qui n'ont souvent que la production écrite de l'enfant pour évaluer son implication dans le cours (un cours incomplet est pour eux un signe inquiétant)
Bref, écrire "vite" est un gage de réussite en classe.

Parfois la perception que les enseignants, les parents ou l'élève ont de la vitesse d'écriture est faussée.
Il m'arrive d'avoir en consultation des patients qui pensent écrire lentement alors que leur vitesse d'écriture est tout à fait dans la moyenne, et même certains qui écrivent réellement trop vite.
comment savoir ce qu'il en est réellement? Quelle est la normalité en terme de vitesse d'écriture cursive? Plusieurs chercheurs ont publié les résultats de leurs études sur les élèves européens dans les différentes classes d'âge.

Pour étudier la vitesse d'écriture de manière rationnelle, les chercheurs utilisent des tests normalisés comme par exemple le test BHK , mais aussi les tests dérivés des écoles anglo-sanxones : Handwriting Speed Test (HST) ou l'ETCH-C : evaluation tool of children handwriting - cursive. Le passage par ces tests normalisés est indispensable si on veut comparer les productions de différents élèves, car la vitesse d'écriture varie fortement en fonction du type d'exercice proposé (écriture spontanée, dictée ou recopie) ou des consignes(écrire le plus vite possible ou normalement, en cursive ou en script).

Voici quelques données chiffrées, trouvées dans un tableau récapitulatif  mentionné dans l'ouvrage "troubles de l'écriture chez l'enfant, des modèles à l'intervention" chez de Boeck et Solal.



Notez que les vitesses sont très similaires pour l'écriture cursive dans différent pays européens.






France Suisse Italie Pays-Bas Irlande
CP 10



CE1 24 22 27 25
CE2 34 33 38 35 42-45
CM1 45
48 46 51-58
CM2 46
55 54 55-61
 vitesse (signes par minutes) dans différents pays

Dans l'enseignement secondaire,  la vitesse d'écriture cursive des élèves continue à progresser durant leur scolarité, même après 15 ans.


6ieme 5ieme 4ième 3ième 2de 1ère Term.
Français 66 74 81 86


HST Anglais 73-74 91-100 103-105 105-108 112-118 120-121 122-124
vitesse d'écriture cursive en signes par minute (en secondaire)


Ces valeurs ne sont que des moyennes, et la dispersion à l’intérieur d'une même classe est importante. De plus il ne faut pas oublier que lee test utilisé en France comprend l'écriture d'un texte standardisé de difficulté croissante. On obtient donc en classe des vitesses souvent supérieures avec des dictées de textes de moindre difficulté. En revanche la recopie d'un texte complexe peut prendre plus de temps.


Attention à ne pas confondre vitesse d'écriture et vitesse de déplacement du stylo
Les tests mentionnés si dessous évaluent tous les vitesses d'écriture en nombres de signes par minutes (les chercheurs préfèrent parler de fréquence d'inscription). Comment faire pour accélérer? A première vue, il suffit simplement de bouger plus vite la pointe du crayon pour faire plus de signes dans le même temps. Mais en fait, pour l'écriture cursive, ce n'est pas si simple que cela. Plus la pointe du crayon va vite, plus les dérapages sont possibles, plus l'élève freine et accélère subitement. Prenons l'image d'un autobus : moins il y a d'arrêts sur le trajet, plus le bus ira vite, et cela indépendamment de sa vitesse de pointe. Pourquoi? car lorsqu'on s'arrête, c'est le fait de devoir ralentir pour stopper puis de ré-accélérer au démarrage qui ralentit le voyage et le rend inconfortable... 

Alors, quand doit-on s'inquiéter?
D'un point de vue purement scientifique, il n'y a que si un élève se situe a plusieurs écart-types sous ces moyennes lors d'un test standardisé qu'il faut s'inquiéter d'une lenteur d'écriture. Et même dans ce cas il faudra réunir d'autres critères pour que l'on puisse parler de dysgraphie.


Concrètement, comment puis-je savoir si mon enfant écrit trop lentement?
Pour faire ce type de test, il faut se rendre chez un professionnel.


Maintenant, voici quelques indices qui peuvent vous guider afin de savoir si vous devez vous inquiéter de sa vitesse d'écriture cursive :
-il est toujours le dernier à finir
-il est toujours le premier mais son écriture est illisible
-il passe ses récrés à finir de copier ses leçons
-ses cours sont incomplets
-il n'a pas le temps de finir ses évaluations alors qu'il affirme connaitre les réponses
-quand vous demandez ce qu'il vient d'écrire vous obtenez une réponse du type" je ne sais pas, j'étais en train d'écrire, j'ai pas encore lu "

Si vous pensez être dans un de ces cas, commencez par en parler aux enseignants. Ils ont l'expérience et peuvent comparer par rapport à leurs autres élèves. Si eux aussi pensent qu'il peut y avoir un souci, alors consultez.


Pour aller plus loin :



Bibliographie :
  • Albaret J.M. Kaiser, M.L., Soppelsa,R. (2013): Troubles de l'écriture chez l'enfant : De boeck solal edition


Dysgraphie : 10 idées reçues passées à la loupe


dysgraphie idées reçues

Tous les dysgraphiques écrivent mal : FAUX


Cette idée largement répandue est fausse. Certains enfants souffrant de dysgraphie écrivent très bien, trop bien même. Ils s'appliquent et écrivent terriblement lentement, sans possibilité d’accélérer. Cette dysgraphie est appelée par J. Ajurriaguerra la dysgraphie lente et précise. L'enfant écrivant bien, personne ne s'inquiète, et pourtant il souffrira rapidement de problèmes scolaires liés à sa lenteur et à la surcharge cognitive.


Tous les dysgraphiques écrivent lentement : FAUX


Cette idée est également fausse. Dans Certaines dysgraphies l'écriture est rapide,  trop rapide même. Ces dysgraphiques ne maîtrisent plus leur geste, leur écriture est illisible.


Il est facile de dire qu'un enfant est dysgraphique : FAUX


Au vu des deux points précédents, un enfant écrivant bien mais lentement peut être dysgraphique, de même qu'un enfant écrivant vite. Il est donc évidemment très difficile de poser un diagnostic de dysgraphie.
Rappelons quelques faits : le diagnostic de dysgraphie est posé par un médecin, après un bilan complet effectué par une équipe pluridisciplinaire. Le diagnostic se fait par exclusion, c'est à dire " à l'exclusion de tout trouble neurologique ". Je m'explique : Un enfant écrivant gros, lentement, sans suivre les lignes pourrai être diagnostiqué dysgraphique. Mais si on découvre chez cet enfant un problème de vue il sera alors malvoyant mais pas dysgraphique. Bref il n'est pas forcément aisé de poser un diagnostic de dysgaphie "vraie", au sens médical du terme. La bonne nouvelle c'est que le diagnostic n'est pas indispensable pour effectuer une rééducation de l'écriture.



La tenue de crayon n'a aucune importance! : FAUX


La tenue de crayon est cruciale pour obtenir une écriture efficace : fluide, lisible et sans douleur.
Du temps ou nos aïeux écrivaient à la plume, il était impossible de tenir l'outil scripteur n'importe comment, avec la main sur la ligne. 
Aujourd'hui, le stylo bille écrit bien quelle que soit la position de la main ou du stylo, on laisse donc faire. Pourtant, j'estime que pour plus de la moitié de mes patients, l'origine de leur problème d'écriture vient d'une mauvaise tenue de crayon.

La bonne tenue de crayon s'enseigne, et s'apprend.
 

Ne vous inquiétez pas , il manque un peu de maturité, c'est tout : FAUX


Pour deux de mes patients sur trois, les problèmes liés à leur dysgraphie sont apparus dès la maternelle. Pourtant, seuls 5% de mes patients consultent dès la maternelle ou le CP.
De deux choses l'une : soit le problème de dysgraphie décelé en maternelle est réel, une rééducation s'imposera, et autant l'entreprendre tout de suite. Soit le problème décelé est bénin, et le rééducateur pourra vous rassurer et vous permettre de corriger le problème d'écriture cursive en deux ou trois séances. Dans ces conditions, pourquoi attendre?



Dysgraphie un jour, dysgraphie toujours : FAUX


Heureusement, cette idée reçue est totalement fausse. La dysgraphie n'est pas une fatalité que l'on doit trainer toute sa vie. Une rééducation de l'écriture bien menée permet de résoudre les problèmes d'écriture (qu'un diagnostic de dysgraphie ait été posé ou pas) dans une immense majorité des cas, en peu de séances.
Quand un enfant (ou un adulte...) n'a pas de handicap particulier, il a tous les outils à sa disposition pour écrire  correctement. A nous de l'aider en ce sens.
Par ailleurs,et on ne le dira jamais assez,  la rééducation peut se faire à tout âge.



On apprend à écrire au CP : FAUX


L'apprentissage de l'écriture cursive commence le premier jour ou l'on tient un stylo en main (attention à la tenue de crayon chez les bébés, qui entraîne de mauvaises habitudes dont on a du mal à se débarrasser ultérieurement). Et il perdure jusqu'à l'âge adulte, quand l'écriture est enfin totalement automatisée et personnalisée.
L'année de cours préparatoire marque l'entrée dans l'écrit, c'est vrai, puisque l'on apprend à cet âge à lire et écrire, mais l'acquisition d'une écriture cursive efficiente se prépare avant et se continue bien après cette classe.


Un enfant qui écrit de la main gauche est nécessairement gaucher : FAUX


Les faux gauchers par exemple sont assez courants. De peur de contrarier l'enfant qui n'est pas encore bien  latéralisé, on le laisse prendre la main qu'il veut pour écrire, ou en changer. Forcément, si la main choisie n'est pas la main dominante, l'apprentissage de l'écriture cursive sera plus difficile.


Il écrit mal, et alors? ça ne l’empêchera pas de réussir dans la vie: VRAI ET FAUX



Certes, il n'est pas besoin d'écrire parfaitement pour réussir dans la vie. Toutefois, j'attire votre attention sur les difficultés que doivent surmonter les enfants souffrant de leur écriture.
Durant toute leur scolarité, écrire sera un clavaire. Parfois, on les traitera d'incapables ou de fainéants, et ceci n'est pas ans conséquence sur l'estime de soi. Quand vos enseignants ne peuvent plus vous lire, ni vous noter, comment continuer des études? 

Donc, il est bien vrai qu'une écriture déficiente n’empêche pas de réussir dans la vie, mais par contre cela entraîne un handicap certain au cours des études.


Un dysgraphique ne peut pas être heureux à l'école: FAUX


Pour cela, il faut que ses difficultés soient reconnues et prises en compte, et que des adaptations scolaires soient faites pour qu'il trouve sa place et puisse montrer ses compétences.
Mais il est vrai qu'aujourd'hui de trop nombreux enfants sont en souffrance avec l'écriture alors qu'on ne devrait jamais laisser un enfant souffrir à l'école.


Les 5 différents types de dysgraphie selon J. de Ajuriaguerra

modèle d'écriture cursive
Selon le neuropsychiatre Ajuriaguerra, on peut classer les dysgraphies en cinq groupes distincts :
  • les dysgraphies molles ;
  • les dysgraphies impulsives ;
  • les dysgraphies maladroites ;
  • les dysgraphies raides ;
  • les dysgraphies lentes et précises.
Pour chaque groupe, les enfants ont des comportements différents vis à vis de l'écriture. De plus, ces comportements sont souvent accompagnés de fatigue et/ou de douleurs :
  •  dans le bras, la main ou les doigts ;
  •  parfois même dans le dos, la nuque ou les jambes.

Ces douleurs empêchent de maintenir longtemps l’effort graphique, lorsqu'il faut suivre un moèle d'écriture cursive.

Par ailleurs, il est important de souligner que tous les enfants peuvent avoir des difficultés lors des premiers apprentissages de la graphie.

Si ces difficultés persistent, que l’élève a accumulé un retard important et qu’il est en situation d’échec dans ces domaines, les signaux d’alerte ci-dessous peuvent vous aider à identifier le type de difficultés. Cependant, ces indicateurs doivent être utilisés avec précaution, car la frontière entre les difficultés d’apprentissage et réel handicap peut rester très floue. C’est pourquoi en cas de doute, il faut s'appuyer sur les conseils d'un professionnel qui pourra établir un diagnostic efficace pour la rééducation de l'écriture.

Toutefois, pour guider votre réflexion, vous trouverez ci-dessous quelques symptômes les plus fréquemment trouvés pour les différentes catégories de dysgraphie selon Ajuriaguerra.

L’enfant dysgraphique "mou"  :

  • a un tracé petit et arrondi ;a un tracé peu précis ;
  • a un tracé atrophié (diminue de volume) et irrégulier ;
  • a une écriture aux formes incertaines, avec parfois des zones indifférenciées (par zone, on entend respect de la zone médiane, de la zone des hampes et de celle des jambages);
  • a des lignes d’écriture ondulantes ;
  • a ses pages négligées ;
  • a un relâchement général du tracé.

L’enfant dysgraphique "impulsif" :

  • a un mouvement manquant de contrôle ;
  • a une écriture rapide, parfois saccadée, avec des lancements des finales ;
  • a ses pages négligées ;
  • préfère la précipitation à la qualité.

L’enfant dysgraphique "maladroit" :

  • a ses formes lourdes ;
  • a ses lettres mal proportionnées ;
  • a un trait de mauvaise qualité
  • a ses pages désordonnées et confuses ;
  • fait de multiples retouches ;
  • fait des pochages (lettres emplies d’encre) ;
  • fait des reprises et des soudures maladroites entre deux lettres qui devraient se succéder sans coupure.

L’enfant dysgraphique "raide" :

  • donne une impression de tension de l’écriture ;
  • a un tracé régulier mais crispé (anguleux) ;
  • l'écriture montre une prédominance des droites sur les courbes ;
  • a un appui fort, qui peut déchirer le papier  ( on sent la trace de l'écriture au dos de la feuille quand on passe le bout des doigts sur le revers de celle-ci)
  • a des changements brutaux de direction du tracé.

L’enfant dysgraphique "lent précis" :

  • a un rythme d’écriture trop lent
  • a une écriture lisible , parfois même très belle ou d'aspect calligraphique; C'est donc la dysgraphie la plus difficile à diagnostiquer, car qui penserait qu'un enfant qui a une jolie écriture puisse être en difficulté ?
Pour aller plus loin






L'échelle d'Ajuriaguerra : l'outil de référence pour évaluer la dysgraphie


Vous trouverez dans cette page une présentation de  l'outil utilisé par les professionnels pour évaluer la dysgraphie et en poser le diagnostic.

L' échelle E de mesure de la dysgraphie date de 1964 et est encore à ce jour la référence. Pour évaluer une écriture, il est utile de la comparer à d'autres écritures d'enfants du même âge et du même niveau scolaire. Ce sont l'équipe de Hélène de Gobineau et Julian Ajuriaguerra qui ont mis au point l'échelle E (échelle Enfant) dont se servent les spécialistes pour poser un diagnostic de dysgraphie chez un enfant entre 6 et 12 ans soit, grosso modo, du CP à la 6ème.
Cette échelle contient trente caractéristiques graphiques enfantines intimement liées au stade de développement graphomoteur de l'enfant. Elle permet de noter la présence fréquente, occasionnelle ou l'absence de certaines caractéristiques de l'écriture cursive. Les caractéristiques de forme sont notées sous le label F, les caractéristiques de motricité sous le label M.

Les différents items de l'échelle de dysgraphie E d'Ajuriaguerra 


  • F1 Ecriture enfantine : Cet item concerne l'aspect enfantin et maladroit d'un tracé et son manque de fermeté.

  • F2 Ecriture dodue : Les lettres sont plus larges que hautes, très rondes. A noter qu'il n'y a pas de F2 sans F1, une écriture cursive dodue et  habile ne sera pas cotée.

  • F3 Absence de mouvement : On sent ici que l'écriture cursive n'est pas fluide, que l'enchaînement des lettres ne se fait pas de manière aisée.

  • F4 Ecriture grande : L'écriture cursive est considérée comme grande quand au moins la moitié des lettres dépasse 3,5mm en zone médiane. L'écriture est moyennement grande quand la moitié des lettres fait entre 2,5 mm et 3,5 mm en zone médiane. On fait la moyenne si l'écriture cursive est très irrégulière.
  • F5 m et n scolaires : Les m et n sont considérés comme scolaires quand ils sont tracés en plusieurs petits ponts.

  • F6 Barre des t scolaire : La barre des t est considérée comme scolaire quand elle est bien réussie, posée au 1/3 supérieur du t.

  • F7 p scolaires : Les p sont considérés comme scolaires quand ils sont tracés en plusieurs morceaux
  • F8 a en deux morceaux : S'il y a un lever de crayon dans le tracé de la lettre, le a est en deux morceaux.

  • F9 d,q,g en deux morceaux : idem F8

  • F10 Majuscules maladroites : On considère cet item si les majuscules sont très malhabiles.

  • F11 Points de soudure : Une soudure est une difficulté de liaison entre deux lettres, quand il y a un arrêt inutile et reprise du mouvement dans le même sens.

  • F12 Collages : les lettres sont maladroitement collées entre elles

  • F13 Espaces irréguliers entre les lignes ; Item valable seulement si l'écriture cursive se fait sur papier blanc. On observe la régularité ou l'irrégularité en début de lignes.

  • F14 Zones mal différenciées : les zones médianes, des hampes et des jambages sont mal différenciées.

  • M15 Bâton descendant repris : le trait vertical des lettres d, t, p ou q est rallongé et ne peut être fait en une seule fois.

  • M16 Lettres retouchées : l'enfant retouche ses lettres sans que ce soit pour des raisons orthographiques.
  • M17 Ensemble sale

  • M18 Arquage des d,t,p,q : Au lieu d'être droits, les bâtons sont arqués (difficulté à faire une droite verticale bien verticale et rectiligne)

  • M19 Cabossage des lettres rondes : le galbe n'est pas parfait, on note des angles, des cabossages sur les lettres comportant des arrondis.

  • M20 Mauvais galbe des boucles : le galbe des boucles est mal fait : les l ressemblent plus à des sucettes fondues qu'à des l.

  • M21 Tremblements

  • M22 Tracé vacillant : le texte semble avoir été écrit dans un train en mouvement.

  • M23 Saccades : les liaisons entre les lettres sont anguleuses alors que des liaisons réussies sont arrondies au contact de la ligne de base.

  • M24 Télescopages : Les lettres sont collées les unes aux autres sans aucun trait de liaison intermédiaire. Les lettres s'écrasent les unes contre les autres.

  • M25 Lignes cassées : la ligne change brutalement de direction en décrivant un angle brusque.

  • M26 Lignes fluctuantes : la ligne ondule

  • M27 Lignes descendantes

  • M28 Mots dansant sur la ligne :le mot ne repose pas bien régulièrement sur la ligne, seulement en quelques points, même si la ligne elle même peut être bien tenue.

  • M29 Irrégularité de dimension : la dimension des lettres en zone médiane varie en amplitude sur l'ensemble du texte.

  • M30 Irrégularité de direction : les lettres n'ont pas une inclinaison régulière ; elles sont tantôt inclinées vers la droite, tantôt renversées, tantôt verticales...

Forces et faiblesses de l'échelle de dysgraphie d'Ajuriaguerra :


Cette échelle ayant été étalonnée et publiée en 1964, nombreux sont ceux qui affirment que le calcul de l'âge graphomoteur de l'enfant n'est plus valable aujourd'hui. En effet, les exigences scolaires ont considérablement évolué du point de vue de l'écrit. On exige aujourd'hui rapidité et lisibilité quand on demandait jadis une « belle calligraphie » et une orthographe irréprochable (ce qui nécessite du temps). On écrit au stylo bille, quand on écrivait à la plume. Toutefois, les caractéristiques -en particulier déficitaires- de l'écriture n'ayant que très peu varié, l'échelle E reste l'outil de référence pour l'évaluation de la présence d'une dysgraphie. Il est quand même à noter que de multiples caractéristiques défectueuses ne sont pas répertoriées dans l'échelle d'Ajuriaguerra (Lignes montantes, lettres rondes tournées dans le mauvais sens pour n'en citer que deux). Un professionnel compétent devra donc tenir compte dans son évaluation et surtout au cours de la rééducation de l'écriture.

A chaque item on attribue une note entre 0 et 1 en fonction de la fréquence d'apparition dans l'écriture. Cette note est elle même affectée d'un coefficient selon les modalités définies par Julian Ajuriaguerra et son équipe. De toutes ces notes, on tire une note finale caractérisant la présence ou l'absence d'une dysgraphie. On peut également comparer le résultat obtenu avec les enfants du même âge, du même sexe, ou de la même classe et ainsi savoir si l'enfant présente un retard graphomoteur.

Attention toutefois à ne pas perdre de vue que l'échelle d'Ajuriaguerra ne s'applique qu'aux écritures d'enfants entre 6 et 12 ans. Elle n'est pas applicable pour évaluer les difficultés d'enfants plus jeunes (particulièrement en maternelle, ou les difficultés sont souvent déjà perceptibles par rapport aux modèles d'écriture cursive) ou de personnes plus âgées.

Enfin, il ne faut oublier que cette échelle reste très subjective et dépendante de la personne qui l'évalue ainsi que de son expérience : Coter l'échelle d'Ajuriaguerra nécessite véritablement une grande habitude et une bonne formation.


voir aussi :