Les garçons sont-ils plus concernés par la dysgraphie que les filles?
Lorsque je regarde les statistiques des consultations au cabinet, je dois bien admettre que je reçois beaucoup plus de garçons (et d'hommes adultes) que de filles.
Pourtant, il n'est pas dit que cela reflète réellement la répartition des troubles de l'écriture cursive dans la population. Shaywitz avait proposé en 1990 que les enseignants signaleraient plus souvent des problèmes d’apprentissage chez les garçons à cause de problèmes de comportement associé. Cela voudrait dire que mes statistiques personnelles pourraient être faussées : Les filles me sont-elles moins adressées parce que leurs difficultés d'écriture cursive ont moins d'impact sur leur insertion dans la classe? Les filles masquent peut être plus facilement leurs difficultés avec l'écriture. Ou bien les garçons ayant des difficultés avec l'écriture cursive ont plus facilement une attitude d'opposition à l'autorité scolaire qui rendent leurs troubles encore plus visibles?
On dispose en fait de peu d'études épidémiologiques récentes spécifiques à la dysgraphie.
En France, la différence des troubles de l'écriture entre garçons et filles est illustrée indirectement par les données des enfants de la cohorte Gazel (2 582 enfants âgés de 4 à 16 ans ; Fombonne et Vermeersch, 1997) : plus de garçons que de filles consultent des spécialistes pour des problèmes de lecture et d’écriture.
De plus les études épidémiologiques sur les troubles de la lecture
vont dans le même sens :
Par exemple les recherches de Fergusson, 1996 ;
Flannery, 2000 ; Katusic, 2001 ; St Sauver, 2001 ; Liederman , 2005 et
surtout la méta analyse de Rutter , 2004, indiquent que les problèmes
de lecture sont de 1,5 à 3 fois plus fréquents chez les garçons que chez
les filles.
Si la différence de sexe dans l’apprentissage de la lecture et de l'écriture cursive semble avérée par ces études, les causes à la base de cette différence restent à explorer.
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