La rééducation de l'écriture dans les Dernières Nouvelles d'Alsace

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Les Dernières Nouvelles d'Alsace viennent de consacrer une page à mon activité de rééducation de l'écriture. Cet article est disponible sur le site des DNA, mais comme il n'est accessibles que pour un temps limité, je me permet d'en laisser une transcription ici :




Quand l’écriture fait mal

Elle n’est ni coach, ni médecin, ni enseignante. Ou un peu tout cela à la fois. Anne-Gaël Tissot,rééducatrice en écriture installée au centre socioculturel Rimbaud, suit des personnes pour qui ce geste quotidien est tout sauf simple.

Tenir le stylo entre le pouce et le majeur, écrire de façon fluide sans casser le poignet. Ces consignes, tout le monde les a entendues. Elles sont répétées par des enseignants qui n’hésitent pas à corriger des gestes imprécis ou des postures inadaptées. Seulement voila. Dans une classe de 30 élèves, difficile de repérer celui qui tient mal son crayon, celui dont le poignet est douloureux, celui qui est trop lent et décroche. Et pourtant, ils sont nombreux, ces phobiques de l’écriture, dont les devoirs sont parfois si illisibles que les professeurs ne peuvent pas les noter.

« C’est un cercle vicieux au niveau des études »

C’est pour aider ces incompris qu’Anne-Gaël Tissot, ancienne ingénieur —elle a aussi œuvré en tant que formatrice et professeur de maths — a décidé il y a un an de s’installer à son compte en tant que rééducatrice en écriture. Ses deux filles souffrent de ce genre de troubles. « Je n’avais pas de solution pour les aider, alors je me suis formée auprès d’une rééducatrice en écriture dans le Massif central. » Cette ancienne animatrice multimédia au centre socioculturel Arthur-Rimbaud y loue désormais un local, où elle assure 20 heures de séances hebdomadaires. Dans cette salle aux couleurs chatoyantes, où les murs sont recouverts de personnages de bandes dessinées, défilent quelque 70 personnes, de toute la région. Des enfants, en très grande majorité. Quelques tout-petits déjà fâchés avec le stylo, beaucoup de primaires qui commencent à se confronter aux difficultés de l’écriture, des collégiens aussi, pour qui ces troubles deviennent un réel handicap. Mais aussi des lycéens. Et de rares adultes. « Il peut s’agir de demandeurs d’emploi qui pensent être pénalisés par l’aspect de leur lettre de motivation, de chefs d’entreprise dont  la secrétaire n’arrive plus à les relire ». Et de citer le cas d’une étudiante qui s’en sortait en prenant les cours sur ordinateur mais rencontrait des problèmes lors de ses examens. Le point commun entre toutes ces personnes : « Ce sont des gens qui souffrent de dysgraphie et plus généralement de troubles liés à l’écriture : illisibilité, lenteur, douleurs. »

Dix séances maximum

La mission d’Anne-Gaël Tissot : travailler la fluidité du geste, et surtout, « le rendre automatique, car les enseignants ont beau répéter aux élèves de tenir leur stylo de telle façon, ça ne fonctionnera pas, c’est tout un processus qui passe par des exercices. » Des exercices à effectuer aussi à la maison. D’ailleurs, Anne-Gaël Tissot tient beaucoup à la présence des parents pendant les séances. « Sans eux, je ne suis rien, je suis un peu comme une coach. Ce sont eux qui font, moi, je leur donne juste les clefs. » 
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Contrairement à un graphothérapeute qui suivra ses patients sur le long terme, Anne-Gaël Tissot préconise au minimum trois séances, dix tout au plus. « Je suis essentiellement des enfants, et pour eux, il faut que ça aille vite, qu’ils voient le résultat rapidement. » C’est en général dès la deuxième séance que les progrès se ressentent. 
Elle sort une tablette tactile, qu’elle utilise parfois pour faire écrire de façon plus ludique les enfants. Sur l’écran défilent de nombreux exemples de copies, avant et après la rééducation. La transformation est parfois impressionnante. À l’image de cet adolescent en classe de 3ieme qui rendait des devoirs illisibles et tâchés d’encre. « Il ne prenait pas ses cours correctement, donc ne pouvait pas bien les apprendre ni les retranscrire, et ne pouvait pas être évalué : c’est un cercle vicieux. » Anne-Gaël Tissot affiche un large sourire en montrant une copie que lui a apportée avec fierté ce même élève au bout de quelques séances : elle est impeccable. Seul problème : elle est si lisible qu’on y distingue désormais des fautes d’orthographe à chaque mot. Mais la mission de la rééducatrice, qui ne corrige que le geste, s’arrête là. Le reste est une autre histoire…
                                                                                             FANNY HOLVECK
Contact : Anne-Gaël Tissot ✆ 07 86 57 01 78.
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