Ecriture, mieux vaut prévenir que guérir...

En ces temps de rentrée scolaire, nombreux sont les enfants qui se retrouvent en difficulté dans leur nouvelle classe. En changeant de niveau, on écrit de plus grandes quantités, on écrit plus longtemps, on écrit plus vite. Et les nouveaux enseignants ont leurs habitudes, qui diffèrent de celles de l'année passée.

Faut-il s'inquiéter dès les tous premiers jours, ou attendre qu'il "prenne le nouveau rythme"?

Si les difficultés en écriture étaient présentes l'année passée, soit qu'elles aient été mentionnées par les enseignants, soit que vous les ayez remarquées lors des devoirs, alors je recommande vraiment de consulter une rééducatrice et de ne pas attendre.

Les difficultés en écriture ne se résolvent jamais toutes seules par miracle. Il faut très fréquemment changer de tenue de crayon, revoir la formation des lettres, automatiser les bons gestes.  S'il est possible d'avoir recours à de l'aide personnalisée en classe, l'école n'est pas toujours la mieux placée pour aider efficacement les enfants avec des difficultés importantes.

Ainsi, l'école primaire est faite pour apprendre à écrire, à lire à compter. Un enfant de maternelle ne sachant ni lire ni écrire deviendra donc grâce à ses enseignants successifs un élève de CP lecteur et scripteur.
Quand ce processus d'apprentissage se passe mal, l'école tente d'y remédier. Toutefois, on ne se trouve plus dans une situation classique d'apprentissage, mais plus dans une situation de rééducation. Il faut en quelque sorte désapprendre les mauvaises habitudes, pour les remplacer par de nouvelles plus fonctionnelles, tout en continuant à écrire en classe comme les autres. C'est vraiment difficile pour l'enfant.
Par ailleurs, s'il faut bien entendu aider l'enfant en difficulté et constater ses progrès, il ne faut pas perdre de vue que les autres enfants progressent encore plus, au risque de voir malgré tous les efforts fournis l'écart s'accroitre avec les autres.

Voici deux extraits du cahier d'Arno, CP :

Cahier de CP à la rentrée

Cahier de CP  du même élève en février

D'un élève incapable d'écrire sur les lignes et suffisamment petit pour respecter le lignage, il est devenu un bon scripteur. Avec un petit coup de pouce de 6 séances en rééducation de l'écriture et l'aide de sa maîtresse, il est enfin sur les bons rails pour la suite.



Voici maintenant deux pages du cahier d'Antoine, élève de CE2 :


Le cahier en octobre, année de CE2

Le cahier du même élève de CE2 en février


Entre les deux, Antoine est venu en rééducation et a bien progressé.  Que se serait-il passé si sa maman avait attendu? Croyez-vous qu'Antoine pouvait bien apprendre ses leçons avec ses difficultés d'écriture au début de l'année? En février, même si la rééducation n'est pas finie de mon point de vue de rééducatrice, l'écriture est lisible, régulière et fonctionnelle. 


Enfin, l'écriture d'une élève de CM1 CM2 :
Le cahier de Jeanne, fin de CM1

Cahier de la même élève à son entrée en CM2


Cet exemple éloquent se passe de tout commentaire, les progrès sont juste spectaculaires. Regardez bien la quantité d'écrits en classe de CM2, et l'aisance avec laquelle ces exercices ont été faits... une bonne écriture, fluide, et tout est plus facile en classe.

En résumé : si vous avez des doutes sur l'écriture de votre enfant, consultez rapidement une rééducatrice de l'écriture qui saura vous dire s'il écrit suffisamment bien pour son âge, s'il est capable d'écrire assez vite et assez longtemps. Mieux vaut s'inquiéter pour rien et s'entendre dire que tout va bien, que de risquer de passer à côté d'une difficulté qui va s'aggraver au fil du tempset qui risque de rendre les apprentissages scolaires difficiles.


Dernière chose, si votre enfant a mal à la main quand il écrit, n'attendez pas, consultez. Même -et surtout- s'il a une belle écriture.  Il n'y a rien de pire que d'avoir mal du matin au soir...