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un dysgraphique dans la classe : ce qu'il faut savoir pour aider un élève dysgraphique



Dysgraphie et scolarité 

 

dysgraphie élève fatigue
Pour les enseignants, l’importance de l’écriture dans la scolarisation n'est pas à rappeler :  les compétences en écriture sont nécessaires à l'apprentissage. L'écriture favorise le développement des compétences telles que la sélection d’éléments pertinents, l’organisation d’idées et favorise la réflexion ainsi que l’appropriation des concepts du cours. Bref, l'écriture aide à développer des compétences en dehors de la simple compétence graphique.


Lorsqu'un élève est en défaut vis à vis du geste d'écriture, qu'il s'agisse d'une dysgraphie avérée, ou d'un retard d'apprentissage, les conséquences sur sa scolarité peuvent être importantes.

Certaines pratiques simples permettent aux enseignants d'éviter que se mette en place une spirale d'échec autour de l'écriture.

Troubles d'apprentissage de l'écriture : quels impacts ?

 Pour aider un élève qui a des difficultés d'écriture en classe, il est important de comprendre d'abord les implications de ces difficultés sur la scolarité.

Prenons l'exemple d'un élève difficilement lisible. Du fait de ses difficultés d'écriture:
  •  il ne peut noter correctement ses cours, qui sont peu exploitables et souvent incomplets.
  •  l'orthographe n'est plus sa priorité.
  •  la difficulté de noter ses cours rend difficile l'écoute du professeur (la fameuse surcharge cognitive)
  •  L'élève sort de cours fatigué
  • Rentré à la maison, l'élève a peu envie de se replonger dans son cours qui de toute façon n'est ni lisible ni complet

En primaire, les devoirs à la maison sont source de conflit avec les parents, l'apprentissage des leçons s'étale en longueur sans être pour autant efficace. Au collège, l'adolescence arrivant, l'opposition s'accentue, ou laisse au contraire place à un abandon des devoirs.

Quand l'enfant ou l'adolescent peine trop sur son écriture, que les exercices ne soient pas faits ou pas lisibles, l'enseignant ne peut pas l'évaluer de façon satisfaisante.

Tous ces paramètres concourent à la fois à une baisse des notes mais aussi à une baisse de l'estime de soi de lélève qui entre dans une spirale d'échec.
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 Echec scolaire et dysgraphie : que faire ?

Lorsque l'élève en est arrivé à ce stade, il est urgent pour l'enseignant de trouver une approche pour l'aider à se sortir du cercle vicieux dans lequel il est entré.

Que l'élève soit atteint d'une dysgraphie sévère, ou qu'il n'y ait un simple problème temporaire d'apprentissage de l'écriture, la stratégie optimale pour l'enseignant est paradoxalement de réduire la pression. Il ne faut pas avoir peur de laisser l'enfant écrire moins, ou autrement, au moins temporairement.
En agissant ainsi on montre à l'élève que l'on est conscient de ses difficultés et on le met en position d'être capable de répondre à la demande de l'enseignant et de montrer ce qu'il sait.


Pour réduire la pression de l'écriture :
  • privilégier les réponses orales
  • s'assurer que l'éleve a accès à des cours complets et lisibles
  • diminuer la quantité d'écrit en augmentant les exigences sur la qualité
  • se focaliser sur ce que l'on veut évaluer : ne pas laisser l'écriture interférer dans la restitution des connaissances
  • aménager les exercices pour limiter la quantité d'écrit (textes à trous)
  • vérifier que les outils (stylos, feuilles) sont adaptés (penser au crayon de papier)
  • utilisation de lettres mobiles au CP 
En parallèle mettre en place une stratégie pour améliorer la qualité de l'écriture :
  • vérifier la latéralité (gaucher ou droitier)
  • vérifier la tenue de crayon
  • donner les consignes pour optimiser la continuité du tracé (points, barres,s accent à la fin des mots)
  • expliciter le sens de rotation des lettres rondes
  • réduire initialement les exigences de vitesse
Si l'élève est en CP/CE1, il est possible que les symptômes de dysgraphie soient traités par l'enseignant durant le cours de la classe. Plus tard dans la scolarité, ces difficultés sont plus difficiles à régler dans le cadre de la classe, l'enseignement du  geste d'écriture n'étant plus au programme d'une fin de primaire et encore moins au collège.

Si un conflit sur l'écriture est ouvert avec l'élève en classe :
  • reconnaitre la difficulté et l'analyser avec l'élève
  • faire appel à un intervenant extérieur : enseignant spécialisé, orthophoniste, rééducateur de l'écriture qui apporteront un oeil neuf sur le problème et des solutions.
Normalement un problème d'apprentissage de l'écriture doit pouvoir se régler en quelques mois. Si les problèmes persistent, vous vous doutez bien que je vous recommande une rééducation de l'écriture (après tout c'est mon métier ...)



Pour aller plus loin :