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Les troubles de l'écriture : un élève sur cinq en difficulté

dysgraphie
Il est toujours extrêmement délicat de se faire une idée précise de l'évolution historique des troubles de l'apprentissage. Depuis la généralisation de l'enseignement secondaire, entre les partisans du "niveau qui monte" et les nostalgiques de "l'enseignement d'avant", il est difficile de se faire une opinion sur les difficultés d'écriture des élèves. Pour qui s’intéresse aux problèmes de dysgraphie, la question se pose souvent : Est-ce que ce sont  les exigences de l'enseignement qui changent, ou observe t-on un changement de réceptivité des jeunes générations à cet apprentissage? Bien malin qui saurait le dire.

C'est pourquoi le travail des chercheurs de l'INSEE récemment publié dans le "Portrait social" 2011 est particulièrement intéressant à consulter, car il éclaire d'un point de vue objectif ces questions polémiques. 

Cette étude donne une perspective historique sur les 20 dernières années, et compare les difficultés à l'écrit pour les élèves français à celles observées dans d'autres pays européens. De plus, les statisticiens se sont efforcés d'essayer de dépister les erreurs méthodologiques habituelles à ce type d' études lorsqu'on compare les performances des élèves éloignées dans le temps, ou provenant de diverses cultures.

Que nous dit cette étude? Elle nous fournit des chiffres alarmants : le nombre d'élèves français ayant des difficultés à manier la langue et l'écrit progresse.

Un élève sur cinq a des difficultés à  l'écrit

et cette proportion est en augmentation significative depuis 25 ans. De plus on retrouve cette évolution dans l'ensemble des niveaux scolaires, aussi bien en primaire ou en maternelle, qu'au collège, au lycée général comme dans les filières spécialisées. Plusieurs études indépendantes le démontrent.

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Ainsi il ressort clairement, en comparant des exercices d'écriture au cours du temps, que l’orthographe pose plus de difficulté d'apprentissage aux élèves qu’il y a vingt ans. Les tests d'apprentissage de l'écriture au CP en en primaire le démontre. Par exemple, la même dictée d’une dizaine de lignes a été proposée aux élèves de CM2 en 1987 et en 2007. Le nombre moyen d’erreurs est passé de 10,7 en 1987 à 14,7 en 2007. Le pourcentage d’élèves qui faisaient plus de 15 erreurs était de 26% en 1987, il est aujourd’hui de 46 %. 

Un rapport du Haut Conseil de l’Education indiquait également,  en 2007, que 4 enfants sur 10 en école primaire rencontraient une difficulté liée à l’écriture

Bien sur, les difficultés d'un élève avec l'écriture ne correspondent heureusement pas nécessairement à  une dysgraphie ou une dysorthographie, mais le contexte général qui parait à travers cette étude montre que sur 20 ans les troubles de l'apprentissage de l'écrit ont fortement progressé.


Pour aller plus loin :

Colmant M., Dos Santos S., « Évolution des performances en lecture des élèves de CM1. Résultats de l’étude internationale PIRLS », Note d’information n° 08.14, Depp, 2008.

Rocher T., « Lire, écrire, compter : les performances des élèves de CM2 à vingt ans d’intervalle
1987-2007 », Note d’information n° 08.38, Depp, 2008.


Baudelot C., Establet R., « Le niveau monte – Réfutation d’une vieille idée concernant la prétendue
décadence de nos écoles », Paris : Seuil, 1989.

Bourny G., Bessonneau P., Daussin J.-M., Keskpaik S., « L’évolution des compétences générales des
élèves en fin de collège de 2003 à 2009 », Note d’information n° 10.22, Depp, 2010.